Tue. 06/11/2001 - 21:30
Cinema Arenberg

Hedwig and the angry inch

John Cameron Mitchell
2001
95'
United States
vo: en
sub: fr

East-Berlin, 1961, on construit le mur. Hansel, le gamin qui se secouera quelques années après sur son lit au son des « rockers crypto-gays » Iggy Pop et David Bowie, n'en aura très vite que pour la radio des forces US. Berlin, 1989, Hedwig, la fiancée du G.I., est née de l'adolescent lascif pour une poignée de Gummy Bears. Née ou avortée. Rejetée par le G.I.-prétexte. L'opération a échoué : à jamais entre-deux, Hedwig a l'entrejambe définitivement mutilé, définitivement affublé d'un « angry inch », vestige du Hansel qu'elle n'est plus. USA today : Hedwig fait son show, fièrement ignorée du succès. Elle a flashé sur l'alter-ego un brin lourdingue de Hansel et lui a donné ce qu'il faut pour être une star. Choc : Tommy Gnosis a touché le méchant pouce puis, chassé ou enfui, il détrousse Hedwig, mange ses horizons. Elle marche et partout il la précède. À lui les limousines, à elle les bouibouis miteux. Hansel dessinait ses naissances, déchirements, frustrations dans son journal. Hedwig se réfugie dans sa mythologie. Cosmogonie rock d'un transsexuel raté. Platonisme à la petite semaine d'une punkette emperruquée et sans sexe, bouffée de hargne, pleine de superbe. Tout est dit, tout est là : il faut voir le make-up, entendre le métal... C'est drama-tonique, c'est tragique lipstick. La comédie musicale a fait un tabac. Le film récolte les récompenses. À juste titre. En toute indépendance. Le mélange d'animation et de cinéma recrée l'univers sans fenêtres de la chanteuse. Ni clip, ni gay. C'est trans et sans bons sentiments. C'est l'anti-Evita qu'on pouvait attendre. Grand Prix spécial du Jury et Prix de la Critique au Festival de Deauville 2001, Prix du Public et de la Mise en Scène au Festival du Cinéma américain indépendant de Sundance 2001.

Practical information

Cinema Arenberg

Galerie de la Reine 28
1000 Bruxelles