En 2010, le soldat Manning transmet à WikiLeaks 750.000 documents sur les agissements criminels de l'armée américaine. Classés «Secret Défense», ils prouvent les assassinats de masse perpétrés contre des civils pendant la guerre d'Afghanistan, les exécutions ciblées de journalistes en Irak, les violences contre les détenus de la prison d'Abou Ghraib. La diffusion de ces informations va déclencher un scandale international et assurer une réputation mondiale au site WikiLeaks fondé par Julian Assange.
Alors que le lanceur d’alerte Bradley Manning a agi avec un sens élevé de la morale en dénonçant des actes d’une barbarie monstrueuse, la Justice militaire US le condamne à trente-cinq ans d’emprisonnement. Or non seulement le soldat condamné continue à assumer cette rébellion politique mais, dès le lendemain de son incarcération, Manning déclare être une personne transgenre, entame des démarches pour changer d'identité et prendre le prénom de «Chelsea»... Cette attitude d’un courage peu commun (et l’élan d’empathie qu’elle suscitera dans l’opinion publique) poussera le Président Barack Obama (en fin de mandat) à commuer la peine du «prisonnier de conscience», rendant possible sa libération avant terme : Chelsea Manning sortira de prison après sept années d’une détention épouvantable.
Mais, avec l’arrivée de Donald Trump au pouvoir, Manning est à nouveau incarcérée dès mars 2019 à la suite de son refus de témoigner –dans le dossier concernant Wikileaks– contre Assange. Depuis cette date, la Justice américaine impose à Chelsea de payer une amende de 1.000 dollars pour chaque jour où elle continue à garder le silence en refusant de devenir une moucharde.