Xian est introvertie, solitaire, enfant unique d’une cellule familiale éclatée. Obligée de passer l'été chez son père, elle y croise Mingmei, belle plante précoce de 18 ans, tempérament tout feu tout flamme, dont elle tombe raide dingue. A Song Sung Blue pose une physiologie du béguin, petit précis sur l’absolu du désir adolescent. Il se vit dans un halo de sensations sucrées ou morbides, une touffeur frappée d’un bleu irréel. L'heure et demie de film saisit les flux et reflux internes de l’attirance en un éclair, le désir catégorique et non négociable, pelé jusqu’à la pulpe. On a certes déjà vu ça, ça s’appelait par exemple la Naissance des pieuvres, ode à l’astre qui attire tout le monde dans son orbite, à travers les yeux de l’héroïne qui la désire.