Lueurs nocturnes de la ville. Des individus rasent les murs, jettent ça et là des regards furtifs avant de franchir discrètement les grilles d’un parc d’attractions où seuls règnent les plaisirs ludiques. La caméra glisse, coule entre les arbres et les attractions baignées de rose et bleu, pour suivre le mouvement des silhouettes anonymes. Observer, glisser une main, une langue, baiser, et aller voir ailleurs. Dans cette nuit chaude et humide où la vue est précieuse, un aveugle se voit offrir le récit complice des scènes en cours autour de lui, avant d’être à son tour soumis aux caresses d’un homme. Sexe cru et plaisir sont montrés sans pudeur par le réalisateur qui joue des fantasmes et des fétichismes avec amusement. Les coups de reins n’empêchent pas les éclats de rire, au contraire, ils les provoquent...
Il s’appelle Damien Rouxel. Il a fait un choix, celui de ne pas reprendre l’exploitation laitière de ses parents, Alain et Laurence. À dix-sept ans, il quitte l’exploitation familiale du Theil, dans les Côtes d’Armor, pour s’engager sur une voie artistique. Adieu, veaux, vaches et champs de blé ! Mais loin d’oublier ses racines, il reprend régulièrement la route de la ferme familiale et met alors en scène ses parents et sa sœur, armé de son appareil photo.
Magnifique portrait d'un artiste queer et de sa famille rurale liés par une topuchante complicité.